CONTACT N°42

LouisLE MOT DU PRÉSIDENT

Cher(e)s ami(e)s,

Ainsi que vous pourrez le constater à la lecture de ce n° 42 de CONTACT, à mi-parcours l’année 2016 est bien enclenchée.

Les bénévoles de notre association ne ménagent pas leurs efforts pour partager au plus grand nombre les actions que nous conduisons grâce aux moyens dont vous nous dotez.

C’est une présence soutenue aux réunions des régions d’Emmaüs France ainsi qu’à de nombreuses Assemblées Générales, tant de Communautés de Compagnons que de Comités d’Amis, qui permet de restituer à chacun les efforts consentis par l’équipe de S.O.S. BOiTES DE LAIT et nourrir ainsi  leur intérêt pour la cause à laquelle l’Abbé Pierre tenait tant.

Ne manquez pas de lire le supplément de notre CONTACT n°42 (qui paraîtra dans quelques jours) dédié à notre dernière Assemblée Générale dans lequel vous prendrez la mesure des réalisations à la lecture du rapport moral, du rapport d’activités et du rapport financier pour l’année 2015.

En dépit de la période que nous traversons, pour le moins particulièrement grise sur tous les plans et pas seulement météo,  je vous souhaite le meilleur des étés possible.

Cordialement à tous,

Louis BLIC

P.S : Comme d’habitude vous pouvez imprimer la version papier du n° 42

47ème CONTAINER POUR LE BÉNIN

Chaque année, dans la mesure de nos moyens financiers, notre Conseil d’Administration accorde une dotation afin d’apporter notre aide à 6 centres béninois (voir liste à la fin de l’article).

 Cette action est possible grâce à la  collaboration que nous avons avec l’ASSOCIATION SOLIDARITÉ ALSACE BÉNIN qui centralise les produits et les achemine par container à destination de Davougon.

Notre correspondant le Père Bernard MOEGLE faisant la répartition  auprès des structures destinatrices.

Arrivée du 47ème container

Début avril, complété par une donation de la société NUTRISET, nous avons pu envoyer 12 tonnes de produits qui ont été réceptionnés le 21 mai.

Entreposage du 47ème container

Le Père Bernard a tenu à nous remercier pour cette aide et nous a demandé de ne pas oublier d’informer l’ensemble de nos donateurs grâce à qui cette chaîne de solidarité est possible.

Nous avons souhaité vous présenter  son témoignage que vous trouverez ci après, sur l’action qu’il mène au quotidien depuis de nombreuses années au Dispensaire Saint Camille de Davougon.

 * Centre Gbémontin de Zagnanado
Dispensaire Saint Camille de Davougon
Centre anti-lèpre anti-buruli de Davougon
Dispensaire Bon Pasteur d’Abomey
Centre de Santé St Joseph de Sagon
Hôpital Padre Pio de N’Dali

L’Équipe S.O.S. BOîTES DE LAIT

NOS BÉNÉFICIAIRES TÉMOIGNENT
Ce mois ci : Le Père Bernard MOEGLE au Dispensaire Saint Camille de Davougon au BÉNIN

MA  VIE  AU   DISPENSAIRE.

Notre salle d'attente pour les consultations
Notre salle d’attente pour les consultations

Les jours de consultation, la salle d’attente du dispensaire est toujours noire de monde.

Nous pouvons prendre 100 adultes et 60 enfants (avec un numéro) pour ne pas terminer trop tard.
Les personnes vivant avec le VIH/SIDA attendent plus loin devant le bureau du médecin.

Il y a également beaucoup d’enfants qui sont là pour les injections en externe , et des malades qui attendent pour leur pansement.

Nous prenons tout de même, en plus des 160, tous les cas graves, ce qui nous oblige à faire le tri.
Travail pénible quand je pense aux longues distances que certains ont parcourues, et quand je vois des mamans se jeter à mes pieds pour me supplier.

Quelquefois un enfant me reconnaît et crie de loin : « mon Père, mon Père ! » ; alors là je suis vraiment ému.

Un cas de malnutrition sévère
Un cas de malnutrition sévère

Bien que nous soyons 5 à faire les consultations, certains patients attendent des heures avant que leur tour arrive, car nous avons une particularité :

Sont prioritaires les enfants anémiés ou fiévreux, les personnes qui ont de grandes plaies, et celles qui présentent des signes de SIDA.
Pour ces dernières, le dépistage ne doit pas traîner à cause du long processus que cela entraîne :

  • l’annonce délicate du résultat du test par les médiateurs chargés de prodiguer des conseils.
  • les prescriptions.
  • l’hospitalisation urgente dans bien des cas.

Le personnel est bien rodé pour cette prise en charge rapide et efficace, et cela fait notre renommée dans toute la région et au-delà.

Grâce à l’association « Aide aux Missions Camilliennes », et aussi grâce à vous  S.O.S. BOîTES DE LAIT et vos généreux donateurs, les produits essentiels ne manquent pas.

Soyez-en remerciés !

Tous les jours, avec les différents responsables des services je visite entre 9 et 11 heures les hospitalisés (environ 50), essayant de libérer des lits pour les suivants.

Un bébé avant les soins
Un bébé avant les soins

C’est le meilleur moment de la journée, puisque je vois les enfants guérir, sourire, manger avec appétit, eux qui la veille étaient terrassés par le paludisme, brûlants de fièvre, en train de convulser, ou déshydratés.

Le bébé 3 à 4 semaines plus tard
Le bébé 3 à 4 semaines plus tard

 Après le déjeuner et une courte sieste  je reçois les indigents connus : veuves avec plusieurs enfants, orphelins,  handicapés, marginaux .
J’accepte de les soigner gratuitement, et bien souvent je leur donne encore de quoi manger, de quoi s’habiller, de quoi repartir en moto-taxi.

Des amis m’ont toujours soutenu pour cette aide sociale régulière et vitale. Je leur en suis  extrêmement reconnaissant, même si ce service me prend beaucoup de temps.

Ces pauvres comptent sur moi, et c’est peut-être pour cela que Dieu m’a donné la force  et la chance de rester si longtemps à Davougon.

La lutte contre les mauvaises coutumes, l’ignorance (par exemple les vaccinations négligées), la malnutrition, etc. est notre souci permanent, et bien entendu il faut insister sans cesse sur l’hygiène dans ces chambres surpeuplées.

Plusieurs membres du Personnel sont chargés de l’éducation sanitaire dans la salle d’attente. D’autres font l’éducation thérapeutique aux PV.VIH (personnes vivant avec le VIH) avant la mise sous traitement antirétroviral.
Pour les adultes, l’hospitalisation est souvent assez longue, en raison des pathologies graves que sont : le syndrome néphrotique, l’érésipèle, la fièvre typhoïde, etc. et les complications du SIDA, telles que la toxoplasmose (avec hémiplégie), les diarrhées répétées et la tuberculose.

Il faut une grande écoute et une grande patience pour les remettre sur pied. Il faut surveiller leur hydratation, leur alimentation, la prise des médicaments, et voir s’ils arrivent à donner une participation financière.

C’est vraiment difficile, parce que la souffrance morale s’ajoute à la déchéance physique, surtout si c’est déjà le 2ème ou 3ème séjour.

Je me dis souvent : « ces malades-là, on ne peut les guérir que par la compassion et l’amour ». Je l’ai expérimenté maintes fois en multipliant les visites à quelques personnes complètement affaiblies et découragées, que la famille avait délaissées.

Elles ont fini par croire à la vie, reprenant 10 à 15 kilos en quelques semaines. Une présence fréquente au chevet des malades peut tout changer.
Souvent les parents amènent l’enfant pour une toux ou  de l’anémie par exemple,  et ne se rendent même pas compte que ce dernier est trop maigre pour son âge. Quand une maladie infectieuse apparaît, c’est sûr qu’elle va aggraver la malnutrition en provoquant une anorexie.

La malnutrition elle-même diminue le mécanisme de défense immunitaire.

Pour les cas sévères nous proposons une hospitalisation dans un service à part avec un tarif forfaitaire de 10.000 F Cfa (environ 15 €).
Dans cette salle sans lit, il y a des nattes car c’est plus pratique et on peut y mettre jusqu’à douze enfants.

 Il est important de voir si l’enfant a faim, de préciser le rapport poids/taille, et de faire un diagnostic précis. Il reçoit les produits selon les complications constatées. Pour le traitement, il y a 4 phases à respecter.

Un bébé malnutri consommant du F75 avec du lait écrémé pour diminuer ses oedèmes
Un bébé malnutri consommant du F 75 avec du lait écrémé pour diminuer ses œdèmes

A la phase 1, on utilise le lait F 75 jusqu’à la disparition totale des œdèmes, c’est-à-dire la phase de stabilisation. Il est composé de lait écrémé, sucre, farine de riz,  huile et eau.

La réapparition de l’appétit (phase 2) correspond au début de la phase de récupération. Elle survient environ sept jours après l’admission.

Elle permet à l’enfant de rattraper le poids cible. L’objectif est que l’enfant atteigne un poids correspondant à 90% de la médiane (sur la courbe de poids idéale).
Pour cela on remplace le lait F 75 par une préparation de lait F 100 qui contient 100 kilocalories et 2,9 g de protéines pour 100 ml.
On ajoute un peu plus de lait écrémé. (phase 3).
L’enfant est pesé tous les matins pour évaluer l’efficacité du traitement et adapter le régime alimentaire.
La phase de récupération dure en moyenne de deux à huit semaines.

C’est alors qu’on donne la farine enrichie composée de maïs, soja et arachides (phase 4).Les compléments nutritifs type Plumpy-Nut® sont également donnés matin et soir ainsi que des repas chauds avec du poisson.

Ces mamans apprennent à préparer le lait infantile 1er âge
Ces mamans apprennent à préparer le lait infantile 1er âge

Une sensibilisation est faite régulièrement pour que les mamans sachent préparer la nourriture pour leur bébé et continuent à domicile.

Nous accueillons chaque année  environ  240 enfants malnutris.

Cela demande beaucoup de rigueur (une personne qualifiée) et des moyens, mais les résultats sont très satisfaisants.

 Père Bernard MOEGLE

VOUS SOUHAITEZ NOUS AIDER ?

  • Faites nous connaître

 Vous avez autour de vous des connaissances et ou des amis qui seraient sensibles à notre action :

Transmettez nous leurs coordonnées, nous leur enverrons notre bulletin CONTACT.

  • Aidez nous financièrement

Sachez qu’avec 1 Euro 
Vous contribuez à la prise en charge journalière d’un orphelin
ou
d’un enfant abandonné
ou
d’un bébé que la mère ne peut pas allaiter

Et avec 10 Euro 
Vous contribuez à l’allaitement mensuel d’un enfant âgé de plus de 12 mois
ou
Vous prenez totalement en charge le traitement d’un enfant âgé de plus de 6 mois souffrant de malnutrition sévère.

 Comment procéder ?

  •  Contactez- nous
  •  Envoyez vos dons

par chèque ou par virement bancaire

 à l’ordre de S.O.S. BOîTES DE LAIT

  •  Effectuez un don en ligne

 Un reçu fiscal et un bilan financier vous seront adressés en fin d’année

abbe PierreL’Association S.O.S. BOîTES DE LAIT a été créée par l’Abbé Pierre en 1963.

Elle a été déclarée à la Préfecture de Paris le 14 août 1963.

Effectuer des versements sous forme de dons à notre association peut vous permettre de bénéficier d’une réduction d’impôt sur le revenu égale à 66% des sommes versées dans la limite de 20% de votre revenu imposable.