CONTACT n° 44

LE MOT DU PRÉSIDENT

Chers amis, compagnes, compagnons, militantes, militants,

Malheureusement les éditos se suivent et se ressemblent.

La barbarie s’est de nouveau manifestée chez nos amis allemands avec la lâcheté, l’aveuglement et la folie meurtrière qui la caractérise. C’est cette même barbarie qui met un peuple à genoux en Syrie. Rien n’est épargné à l’humanité en ce début de 21ème siècle.

En commençant cette nouvelle année 2017, nous aurons de profondes pensées pour l’abbé Pierre qui aura, depuis tout juste 10 ans, pris ses « vacances éternelles ».

Ne jamais céder et dire notre foi en l’humanité en continuant indéfectiblement à  servir premiers les plus souffrants.

Au nom de toute l’équipe de S.O.S. BOîTES DE LAIT, je vous adresse nos meilleurs vœux pour que l’an nouveau vous apporte joie, santé et bonheur.

Fraternellement à tous,

Louis BLIC

P.S : Comme d’habitude vous pouvez imprimer la version papier du n° 44

NOS BÉNÉFICIAIRES TÉMOIGNENT
Ce mois ci : Le  foyer des enfants « Saints  Anges Gardiens » de  Ngaoundéré au Cameroun

Voila un an, nous publions dans CONTACT n°40 le témoignage de Sœur Nicole. Il y a quelques jours, nous recevions sa lettre de Noel dans laquelle elle nous donnait, entre autre, des nouvelles de ses petits protégés.
Nous avons souhaité vous faire part d’une partie de ce courrier.

L’Equipe S.O.S. BOîTES DE LAIT

un petit coucou à Consuelo

A tous nos bienfaiteurs et amis,

Cette année, je vous écris du carmel de FIGUIL où j’y suis pour refaire mes forces spirituelles et physiques. Je vous porte tous dans mes prières et vous souhaite que votre Ange Gardien puisse tenir votre gouvernail pour traverser cette nouvelle année dans la joie et la paix.
Sans doute, bien des choses se sont passées durant cette année, dans votre vie personnelle, familiale et communautaire, des bonnes comme des mauvaises.
Sachons tout remettre entre les mains de notre unique Sauveur qui s’apprête à venir dans notre cœur comme un pauvre mendiant.

Mais que peut un enfant nouveau-né devant tant de violences qui s’abat sur notre pauvre monde ?

Il aurait pu venir comme les « Boko Haram », les terroristes, avec armes, forçant « pour notre bien » d’adhérer à son Royaume… non il choisit la faiblesse d’un tout petit, c’est là que se trouve sa vrai force, et en même temps quel mystère !

Et nous, dans ce monde, quelle arme prenons nous ? Car il s’agit bien de mener un combat  …………

Maintenant quelques nouvelles de nos enfants :

Emilien et Sonia ont trouvé des parents.
Le papa est professeur à l’université et la maman professeur de math, dans la partie anglophone du pays.

Ils sont partis au mois d’août et parlent déjà l’anglais. La maman les entretient en français pour qu’ils n’oublient pas leur 1ère langue.

La remise des enfants est un moment émouvant. Toute l’équipe des affaires sociales était là au complet.
Pendant que la brigade des AS lisait la remise des enfants et les devoirs des nouveaux parents  envers les enfants, la maman pleurait, cachant difficilement son émotion.
Pour nous aussi, se sont des moments partagés entre la joie  d’un avenir meilleur pour eux, mais aussi de crainte, notre enfant, sera-t-il vraiment heureux dans cette famille ?
Avant de partir, la maman a préparé une belle petite fête pour leurs petits amis qui restent.
Valéria, son amie inséparable pour faire des bêtises, réclame très souvent Sonia.
«Elle va revenir quand elle ne parlera plus l’anglais ?» demande-t-elle avec un petit espoir de retour.

le reconnaissez-vous ? sans doute pas, c’est notre petit Antonio.
Il a maintenant 1 an et 4 dents, il se met debout tout seul, mais ne marche pas encore.

Mais il sait ce qu’il veut.

Deux mamans sont venues pour « l’affectionner » pour l’adoption. Il a tellement hurlé, qu’elles se sont découragées et ne sont plus revenues ……

Théophile  a retrouvé sa  maman.
Elle- même orpheline toute petite,à trouvé la  grossesse durant son année scolaire. Sa famille d’accueil ne voulait pas de ce bébé.
Pendant les vacances, la maman est venue le chercher et Théophile par son sourire et sa gentillesse a su très vite conquérir sa nouvelle famille et peut rester avec sa vraie maman.

Joseph nous a quitté au mois d’avril après une longue et mystérieuse maladie.
C’est un petit ange maintenant qu’on aurait aimé garder avec nous.
Mais je suis sûre que maintenant, de là où il est, il veille particulièrement sur ses petits frères.

Justine  est arrivée il y a 15 jours avec sa maman.

A 14 mois elle ne pesait que 4 kg. On l’a hospitalisée  pour deux jours.

A sa sortie elle ne pesait  que 3 kg 700 !!!
J’étais complètement découragée.

Mais, avec une bonne dose d’affection, de vitamines, de compléments alimentaires, … la voilà déjà à 4 kg 400.
Elle a retrouvé le sourire, joue avec les autres enfants, grimpe à 4 pattes pour prendre ce dont elle a « besoin », … un petit miracle ?
C’est encore beaucoup dire. Sa maman est  épileptique et malade du SIDA.

Dorothée,
notre  étudiante.
A l’âge de 2 ans, elle a décidé d’aller avec ses grands frères à l’école maternelle.
Nous lui avons donc mis un petit tablier et la voilà écolière avant l’heure.
Elle ne parlait pas encore mais en revenant de l’école elle fredonnait les chansons qu’elle avait apprises et très vite elle a aussi appris à parler.
Pas de repos pour elle, même durant les vacances, il faut qu’elle étudie.
A 7h. du matin, « maman Nicole, on va étudier ? » à 7h. du matin !!!, pardon je n’ai pas le temps. Et c’est une véritable crise. Elle attendait avec beaucoup d’impatience la rentrée des classes, pour « étudier ».

Voilà c’est fait.

L’école compte cette année :


L’école maternelle : 90 élèves


L’école primaire : 267 élèves

En tout 357 élèves.

Fin octobre, nous avons eu la visite de l’inspecteur des affaires Sociales de Yaoundé.
Lui et toute son  équipe ont visité toutes les structures de la ville.

Il a fermé deux orphelinats.

Quant à nous, nous  avons  eu  les  encouragements et  les félicitations.

Le lendemain tous les responsables de la région de l’Adamaou, les chefs de centres, ont eu une journée de travail avec lui.
C’était intense, mais bien nécessaire.
On ne travaille pas seulement avec  son cœur, mais aussi avec la loi qui  est impitoyable quand il s’agit d’enfants.

C’est la récolte de l’igname, tout le monde s’y donne avec joie.

C’est sur cette image annonçant une bonne récolte que je vous quitte.

A tous nos bienfaiteurs, ce petit monde et tous les autres qui ne sont pas sur les photos mais que votre lait aide à grandir et avoir la force pour aller à l’école,  vous disent un très grand

MERCI

Beaucoup de belles choses restent à partager.
Avec certains d’entre vous je pourrai les partager dans mes prochains courriers d’ici  quelques mois.

Sœur Nicole

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